David Maison
Créations

Hot House

Satire cauchemardesque d'Harold Pinter

« La bête arrache le fouet au maître et se fouette elle-même pour devenir maître. » Franz Kafka

Le théâtre d’Harold Pinter ne manque pas de similitudes avec celui de Beckett et de Ionesco : le même refus de toute compromission, le même mépris de la leçon idéologique, la même conception musicale des dialogues et monologues, la même brutalité des structures et le même goût de l’équivoque, cet humour étrange qui ose prendre le risque du tragique.

Pièce de jeunesse au destin étrange écrite en 1959 que Pinter a « mise de côté » jusqu’à en oublier l’existence pour la redécouvrir en 1980 et la monter avec enthousiasme, Hot House est sans conteste la pièce la plus violemment satirique de son oeuvre. Les personnages sont les cadres d’une institution bureaucratique non définie. Des patients, que l’on ne voit jamais, sont nommés par des numéros matricules. S’agit-il d’une maison de repos, d’un hôpital, d’un camp de concentration ?

Satire féroce sur le pouvoir et l’ambition, à la fois comique et terrifiante, Hot House est l’oeuvre d’un jeune auteur. Elle appartient à ce qu’on appelle alors le « théâtre de la menace ». Harold Pinter y explore, avec un humour kafkaïen, le danger permanent inhérent au langage (malentendus, sous-entendus, pas entendus du tout) et les comportements qui en résultent (paranoïa, sado-masochisme, schizophrénie…). Les Dramaticules rendent compte du sadisme jovial et de l’atmosphère explosive de cette « serre », où le comique va de pair avec la cruauté.

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